Créé en 2013 par Thomas Fauré, Whaller a longtemps été à Facebook, ce que Qwant est a Google : un challenger Français respectueux de la vie privée. Cette aventure qui été au départ entreprenariale dans le groupe Bolloré a pris son indépendance en 2018.
Pendant longtemp, le réseau social s’est attaqué directement à ses concurrent américains, sans opportunité de monétisation viable. Alors depuis quelques années, l’entreprise a fait le choix de se concentrer sur le B2B et le réseau social d’entreprise, c’est comme cela qu’elle a pu mettre un business modèle en place qui tend vers la rentabilité.
Un réseau social d’entreprise
L’enjeu principal de Whaller est de donner accès à plusieurs sphères à ses utilisateurs, pour devenir un véritable écosystème personnel en ligne. Il aura d’abord son accès professionnel, mais pourra aussi relier son compte à des activités personnelles ou associatives.
Ainsi le gros du marché de Whaller est la mise en place de réseaux sociaux intra-entreprise, qui peuvent se substituer à l’intranet. Boosté aux sous-groupes dédiés par équipe, projet, ou département il permet d’organiser et de cibler la communication de l’entreprise.
Toute la force de Whaller tient dans la grande personnalisation possible qui permet d’utiliser l’outils en interne, mais permet aussi la création de clubs par centre d’intérêt (comme les groupes Facebook). Bien avant la crise du coronavirus, Whaller proposait par exemple aux groupes ayant des commerces partout en France de regrouper tous leurs salariés dans ces espaces virtuels propices à la création d’une culture d’entreprise commune ou à l’échange de bonnes pratiques.
C’est comme cela que se sont créées des sphères d’échange interne semblable à des réunion, grâce à une partenariat avec l’outil de visioconférence whereby.com, mais aussi un outil de chat et un outil de stockage de documents en ligne.
On retrouve Whaller à la croisée des chemins de tous les outils-star de la productivité du monde de l’entreprise : Zoom, Slack, Teams, Facebook et autres intranet professionnels, la sauvegarde de la vie privée en plus. Contrairement à ces entreprises qui envisagent leur développement seulement à travers un spectre de quantité, Whaller propose des offres sur-mesure, que ce soit en terme d’application en marque blanche ou d’infrastructures serveur dans les bâtiments de l’entreprise : tout peut être envisagé pour assurer la sécurité des données.
Whaller s’adresse au au grand public
La partie grand public du réseau social compte plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs qui l’utilisent gratuitement avec des fonctionnalités limitées, ou qui payent entre 2 et 5 euros par mois pour la version complète. La question de la gratuité des réseaux sociaux est d’ailleurs régulièrement soulevée dans le débat publique, car c’est elle qui entraîne cette nécessité d’utiliser les données de ses utilisateurs.
Avec les scandales à répétition de Facebook, mais aussi la multiplication des réseaux sociaux sur des thématiques précises, on peut parier que le respect des utilisateurs sera une des voies gagnante sur le long terme.
Le respect des données personnelles ne passe pas vraiment par la RGPD ici, mais plutôt par la privacy by design, qui permet de protéger l’utilisateur de lui même. Il est important de rappeler que Facebook ne force personne à lui fournir ses données personnelles, mais que sa structure et son fonctionnement y incitent largement.
Une approche de la collaboration singulière
Encore une fois en opposition avec ses concurrents directs, l’entreprise ne souhaite pas se concentrer sur une utilisation intensive de son réseau, mais inviter à l’échange et à la création. C’est pour cela qu’elle veut aller plus loin que la simple disposition des outils de collaborations. Dans ce sens Whaller a lancé un partenariat avec Sciences Po pour virtualiser certaines salles de classes : un bon pas vers la formation professionnelle.
Le business model de l’entreprise est un classique de Saas avec une facturation en fonction du nombre d’utilisateurs de la solution. L’entreprise est basée à Suresnes, et la plateforme sur les serveur d’un Français OVH Clud, ce qui ravi la plupart des services IT, mais aussi tout ceux qui pensent à la sécurité de leurs données.
Des clients prestigieux
On peut se dire dans un premier temps, que c’est avant tout les grandes entreprises qui ont besoin de solutions intranet personnalisables. Pourtant la palette de clients de Whaller est très large. Evidemment il y a de gros clients comme France télévision , Axa ou Mc Donald.
Mais, ils ne sont pas seuls : les écoles aussi peuvent utiliser l’outil (c’est par exemple le cas de l’ISCOM ou de l’université Paris Saclay) ; c’est également le cas des associations. On compte parmi leur client la Fédération Française de Tennis, ou la Fondation Espérance Banlieue. Les petites entreprises ne sont pas en reste, il n’y a pas de taille pour favoriser la diffusion de l’information dans son entreprise !
Un outil de culture commune
Avec le télétravail, vient son lote d’asymétrie d’information. Même si les intranets d’entreprise ne sont pas nouveaux, l’arrivée des réseaux sociaux a complètement modifié notre façon de vivre nos relations en ligne.
Ainsi, une plateforme comme celle-ci va pouvoir apporter un certain nombre de réponse aux problématiques que peuvent renforcer le télétravail :
– donner la bonne information au bon moment à la bonne personne
– créer un espace de vie informel entre salarié, des discussions et des groupes d’échanges intra-entreprises
-favoriser la culture d’entreprise à travers un outil innovant qui permet de mettre en avant les collaborateurs, les actions réalisées
Le nécessaire cloisonnement des sphères privées et publiques
A l’inverse la création d’un lieu physique à domicile aménagé de façon ergonomique pour le télétravail, la présence sur la même plateforme d’un module privé et public n’est pas vraiment une façon de la favoriser la séparation entre vie privée et vie professionnelle, même si les environnements sont cloisonnés. C’est également le reproche qui était largement fait à Facebook lors du lancement de sa solution dédiée au entreprises.
Dans le cadre du télétravail, les espaces numériques d’entreprise vont prendre une place de plus en plus importantes, ainsi de simples intranets informationnels ne suffiront pas, ils devront pousser à l’échange, à la création commune, mais aussi aider des salariés à travailler ensemble. Dans le même temps ils ne seront pas tous forcément au bureau, ou n’auront pas tous accès aux mêmes ressources.
Evidemment, pendant le confinement lié au Covid-19, l’entreprise a constaté une large augmentation dans l’utilisation de sa plateforme. Outre cette opportunité immédiate, il se place directement dans la tendance du « Privacy first » plus structurelle comme en témoigne ses 400 000 utilisateurs.
Désormais l’entreprise doit accélérer sa croissance, notamment à l’international. Pour cela, elle doit aller lever des fond auprès de VC qui croient à un « après Facebook » selon les mots du fondateur.